Quand les collégiens et lycéens argumentent comme des pros…
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Le 4 mai dernier, 200 élèves de 4e se trouvaient à la cour d’appel de Montpellier. Qu’y faisaient-ils ?
Ils s’affrontaient, divisés en huit équipes, dans un combat d’arguments sans relâche ! La thématique : la loi en général, et en particulier l’article 6 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 : « La Loi est l'expression de la volonté générale. Tous les Citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs Représentants, à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse. Tous les Citoyens étant égaux à ses yeux sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents. »
Déjà au mois de janvier, 14 lycéens des académies de Toulouse et Montpellier, représentant 32 classes de 2nde de l’académie de Toulouse et 28 classes de lycées de l’académie de Montpellier, avaient participé au 9e concours d’éloquence organisé par les deux académies. Le thème : « la liberté de conscience ».
Le but de ces concours ?
Permettre aux élèves de mieux comprendre le fonctionnement de la justice, d’apprendre à manier la langue française et à construire une argumentation, de prendre la parole en public, et d’appréhender les valeurs consacrées en France (égalité de tous devant la loi, tolérance, accès à la justice…).
Et la région Occitanie n’est pas la seule à voir se dérouler ces joutes oratoires sur son territoire ! En effet, en mars, à Évry (dans l’Essonne), à la cour d’assises (la juridiction chargée de juger les infractions les plus graves), huit collégiens ont aussi participé à un concours organisé par l’association Justice et Ville, avec la direction académique et les magistrats du tribunal, sur le thème de la tolérance.
Les élèves ont eu à se mettre dans la peau de chacun des acteurs du procès. Le point de départ ? Deux affaires qui ont réellement existé :
celle du commerçant Jean Calas, accusé en 1761 d’avoir assassiné son fils parce que ce dernier voulait se convertir au catholicisme. Il sera condamné et exécuté en 1762 ; puis l’affaire sera rouverte et il sera réhabilité (sa condamnation sera annulée) en 1765 suite à la publication d’un texte du philosophe Voltaire ;
celle de deux frères condamnés à 20 et 25 ans de réclusion criminelle pour un meurtre homophobe commis en 2012 à Rouen.
Les deux lauréates, élèves de 4e au collège Pablo Neruda de Grigny, ont travaillé d’arrache-pied, prenant conseil auprès de leurs professeurs, des surveillants, d’avocats…, pour construire leur argumentation et apprendre leur texte. Et depuis cette expérience, elles souhaitent toutes deux faire des études… de droit !