Comment le porno influence les ados
La pornographie n’a jamais été aussi accessible. Avec internet et les smartphones, les mineurs y sont confrontés de plus en plus tôt.
Selon un sondage de l’IFOP pour Le Figaro, publié il y a un an, la moitié des adolescents de 15 à 17 ans déclare avoir déjà consulté des sites pornographiques, contre 37 % en 2013.
Et puis il y a ces fenêtres de pub qui surgissent lorsque l'internaute surfe sur un site de streaming illégal. Un phénomène à l'origine de 72% des expositions accidentelles d'enfants au porno selon l'association Ennocence.
Résultat, indique un site de France TV : "L’âge moyen du premier visionnage d’un film X, en principe interdit aux moins de 18 ans, se situe autour de 14 ans. C’est très jeune… et ce n’est pas sans conséquences."
Traumatismes
Les adolescents ayant du mal à prendre de la distance avec ce qu'ils voient, les images pornographiques peuvent les choquer et même créer des traumatismes durables. « Visionner une scène pornographique à un âge très précoce, sept-huit ans, est psychiquement similaire à un abus sexuel, à cause de la violence des images », estime le Docteur Laurent Karila, psychologue et spécialiste de l’addiction sexuelle.
La pornographie influence aussi la manière dont les adolescents vont construire leur sexualité. D’après le sondage mentionné, près d’un ado sur deux a tenté de reproduire des scènes vues dans des films pornographiques.
De plus, les jeunes intériorisent des normes et des stéréotypes dégradants : « Le porno est désormais plus transgressif, plus violent. Les femmes y sont souvent présentées comme des objets qui disent non alors qu’elles pensent oui. C’est une non-éducation au consentement », juge le gynécologue obstétricien Israël Nisand. Bref, une sexualité déconnectée de la réalité.
Une véritable addiction aux films pornos peut aussi être développée. Et pour beaucoup, des complexes sur leur physique.
