Zoom sur Esperluette...
Cap sur la découverte lecture du mois !
Un bouleversement a eu lieu dans la vie de la narratrice. C’est ce que le lecteur comprend dès les premières lignes. Elle vit sa vie, mais bien qu’autour rien n’ait vraiment changé, tout est pourtant différent. Ce qui a changé se nomme
« absence ». Aussitôt ce texte apparaît comme un message fort à Jordan. Elle nous dit ce qui les lie depuis toujours. Ils sont à la fois amis d’enfance, une part l’un de l’autre, inséparables. Mais ils vont dans deux directions différentes, voire opposées. Comment rester ensemble malgré tout ? Jusqu’où aller pour conserver le lien, la complicité ? Jusqu’où peut mener une si forte relation ? La narratrice l’apprendra de façon dramatique. Qu’aurait-elle pu faire autrement pour que le drame qui se tisse au fil des pages n’ait pas lieu ? La question est inutile, rien ne pourra plus changer, mais elle est entêtante ? Et comment continuer à vivre malgré tout ?
Qu’en dit Kezako ?
Ce court texte permet à l’auteure de tracer la spirale dans laquelle la narratrice est entrainée. Elle lui permet aussi de plonger le lecteur dans cette relation forte et singulière qui lie les deux personnages centraux. Nous, lecteurs, avons envie au fil des pages de crier à l’héroïne de réagir, de secouer son ami, de ne pas le suivre dans ses folies. Mais en même temps, qu’aurions-nous fait à sa place, aurions-nous mieux réagi ? Nul ne le sait. Cette difficulté à réagir lorsque l’on est dans une situation délicate est également bien retranscrite, tout comme l’impact de nos abstentions ou réactions sur ce (ceux) qui nous entoure.
Pour en savoir plus :
Esperluette, Anne Vantal, Actes Sud Junior, collection « d’une seule voix », 9,80 €, dès 15 ans, 96 pages
