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Rencontre avec... Sylvie Allouche


Sylvie Allouche, l'auteure de Snap Killer, publié par les éditions Syros, en lice pour remporter le prix Kezako de la littérature jeunesse, a accepté de nous en dire plus sur son livre et sur ses habitudes de lectrice lorsqu'elle était adolescente.


Kezako : Dans votre roman, il est question de harcèlement sur les réseaux sociaux. Pourquoi ce choix de sujet ?


Sylvie Allouche : Lorsque j’ai commencé à écrire ce roman, une jeune fille de 13 ans venait de se défenestrer en se jetant du douzième étage. C’est d’une violence inouïe. Au moins un élève sur dix est victime de harcèlement physique ou via les réseaux sociaux durant sa scolarité et beaucoup se donnent la mort chaque année ; des filles surtout, mais des garçons aussi. En me documentant pour le roman, j’ai lu des tonnes de témoignages et de récits, participé à des forums pour essayer de comprendre. Leur détresse et leur souffrance sont intolérables et je n’ai pu rester indifférente à cette situation dramatique. Je n’écris généralement pas pour « envoyer » un message à mes lecteurs, mais si mon roman peut leur faire ouvrir les yeux sur ce problème grave, tant mieux. Le projet « Sentinelle » que j’évoque dans le roman existe vraiment et j’invite tous les chefs d’établissement – si ce n’est déjà fait - à se pencher sur cette initiative. Voilà pourquoi et comment Snap Killer est né.


K. : Et pourquoi avoir choisi de le traiter sous la forme d’une enquête ?


S. A. : C’est un genre littéraire que j’affectionne particulièrement. Le roman policier me permet d’aborder des faits de société graves et importants, comme ici le harcèlement. C’est un genre qui touche un large public. L’intrigue, le suspens, la tension dramatique tiennent le lecteur en haleine et captent son attention. Il apprend des choses presque sans s’en rendre compte. Dans mon précédent polar, Stabat Murder, j’ai osé le pari fou de parler de musique classique à des adolescents… le livre aurait-il rencontré un tel succès sous une autre forme littéraire ? Et lorsque des jeunes m’écrivent qu’ils se sont inscrits au conservatoire après l’avoir lu, je me dis que j’ai bien fait !


K. : Il y a dans votre ouvrage une galerie d’adolescents, où puisez-vous votre inspiration pour les dépeindre ?


S. A. : Partout ! J’ai toujours été entourée de jeunes. Les rencontres scolaires m’ont aussi permis de croiser des milliers d’adolescents. J’y puise un regard, un questionnement, un sourire, une attitude… ensuite, l’imagination remplit les vides.


K. : Quelle lectrice étiez-vous adolescente ?


S. A. : Une boulimique ! Je lisais de tout. Je plongeais à pieds joints dans des univers différents du mien, je voyageais dans ma tête, je rêvais d’autres mondes. Mais il y avait moins de choix en littérature jeunesse qu’aujourd’hui, alors très rapidement j’allais piocher chez les adultes. C’est comme ça, par exemple, qu’Agatha Christie est entrée dans ma vie.


K. : Aviez-vous une lecture fétiche et si oui laquelle ?


S. A. : J’avais neuf ou dix ans lorsque j’ai appris Le Dormeur du Val, d’Arthur Rimbaud. Cela a été un choc. La beauté venait de me percuter de plein fouet. Tout ici était réuni : la poésie, la littérature, l’écriture magistrale du poète et l’Histoire.

Depuis, la poésie ne m’a plus quittée. Je ne relis pas souvent des romans, mais les poèmes, oui. Des centaines de fois !


Snap Killer, Sylvie Allouche, Éditions Syros

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© Kezako mundi, un magazine édité par Enrick B. Editions                                                    

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