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Livre : Le plus vieux métier du monde


Le jeune héros de cette courte histoire a été « orienté » et dans la bouche des enseignant-e-s comme de ses parents, il considère cela comme un constat d’échec. Ses résultats scolaires ne suivent pas, il n’exprime de désir pour aucun métier, que faire ? Alors on décide pour lui sur la base d’une réalité pratique. Il est grand et costaud, mais il a le vertige, exit donc les métiers du bâtiment et des travaux publics qui nécessiteraient de monter sur un échafaudage. Quoi alors ? Pourquoi pas la boucherie. Il pourrait ainsi apprendre un métier taillé pour lui. Pas de problème avec sa carrure pour décrocher et raccrocher les carcasses d’animaux et qu’importe s’il n’a pas eu son mot à dire, qu’importe si l’odeur du sang le répugne et s’il se sent comme un bourreau face à ces cadavres d’animaux. Ce qu’il aimerait en fait, c’est qu’on le prenne en compte, qu’on le voit, qu’on lui fasse sentir qu’il est quelqu’un, qu’il n’est pas qu’un échec. Et c’est Monsieur Pascal, malgré son franc parler et sa façon cash de lui expliquer le métier, qui petit à petit représente cette figure qui viendra le valoriser.


Qu’en dit Kezako ?


Le personnage central de cette nouvelle est perdu, étouffé par un système scolaire et des parents qui ont baissé les bras, par un quotidien où il ne trouve pas sa place, pas même aux côtés des autres adolescents. Par son regard, l’auteure nous montre comment un jeune, ses envies, son opinion peuvent être mis de côté lorsque seule prime le fameux « Que va-t-on faire de lui ou elle ? » C’est tout le problème de l’orientation. Comment s’orienter quand on ne trouve sa place ni dans une formation ni dans la vie de tous les jours ? Et comment se construire, se découvrir, essayer de trouver sa propre voix quand tout le monde choisit à votre place ? Impossible alors de se tromper, d’essayer, de tâtonner, des expériences pourtant indispensables à la construction de soi. On voit bien aussi dans la situation de ce jeune poussé à bout par le mutisme dans lequel il a fini par se murer et par ce que les autres lui renvoient de lui-même l’angoisse qui peut saisir à la fois un jeune qui ne trouve pas sa place et des parents usés par des années de scolarité difficile. L’auteure pose aussi, à travers ce récit, une question essentielle : comment entendre la voix des jeunes auquel le système scolaire tel qu’il est conçu ne convient pas ? Comment ne pas les laisser de côté et en même temps leur laisser assez de latitude pour qu’ils puissent choisir eux-mêmes la ou les voix qui leur permettraient de s’épanouir ?


Le plus vieux métier du monde, Myriam Gallot, Actes Sud Jeunesse, collection « D’une seule voix », 11,50 €, dès 14 ans, 80 pages

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