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Rencontre avec... Rawia Arroum


Autre thème fort abordé dans l'un des romans en lice dans cette 4e édition du Prix Kezako de la littérature jeunesse : le syndrome de Münchhausen par procuration, dans le roman de Rawia Arroum, Le Mal de mère.


Pourquoi avoir choisi comme thème central le syndrome de Münchhausen par procuration ? Et comment en avez-vous eu connaissance ? Est-ce par le documentaire relatif à Gypsy Rose qui est évoqué dans votre roman ?


Le visionnage du documentaire sur Gypsy Rose a été l’élément déclencheur de l’idée de ce roman. L’histoire de cette jeune fille droguée par sa propre mère m’a anormalement touchée. J’y pensais constamment. J’ai cette curiosité qui fait que je ne lâche rien tant que je n’ai pas trouvé mes réponses. Je voulais comprendre ce syndrome. Je voulais comprendre comment les médecins pouvaient passer à côté de ce cas assimilé à de la maltraitance. Alors, j’ai moi-même travaillé avec un ami médecin afin de mieux connaître ce syndrome de Münchhausen et le syndrome de Münchhausen par procuration. L’écriture de ce livre a été précédée d’une phase de recherches très importante. Le but était d’expliquer cette maladie sans incriminer le personnel médical et sans tomber dans le pathos.


D’autre part, tout ce qui touche à la psychologie humaine me fascine. J’aime fouiller dans le mental. Ce syndrome peu connu m’a permis de me cultiver sur le sujet et de comprendre une chose essentielle : les apparences sont plus trompeuses que jamais. Derrière un sourire, il y a peut-être un cri. Restons attentifs !


Avez-vous pu interroger des médecins ou victimes lors de vos recherches ?


Je n’ai pas eu l’occasion d’interroger des victimes mais un médecin connaisseur de ce syndrome a répondu à mes questions. J’ai visionné des témoignages de personnes victimes et personnes atteintes de ce trouble. J’ai lu des écrits sur les prémices de ce syndrome. Et bien sûr, j’ai décortiqué l’affaire Gypsy Rose. Même si la fiction a une part importante, le côté médical se devait d’être le plus précis possible.


Le personnage d’Eddy, en dépit de ses propres problèmes, apparaît comme une planche de salut. Comment avez-vous construit ce personnage ? Devait-il lui aussi avoir des failles pour comprendre Perl et percevoir sa détresse ?


J’ai personnellement constaté que deux personnes en souffrance savaient souvent se repérer automatiquement. Leurs silences sont différents de ceux des autres.

Le problème d’Eddy est plus fréquent que ce que l’on peut penser. En France, il y a de nombreux adolescents dans sa situation et c’était un point que je souhaitais soulever sans empiéter sur le thème du syndrome de Münchhausen. J’ai construit Eddy comme une Ventoline. Perl l’utilise quand elle n’arrive plus à respirer correctement mais elle sait aussi se passer de lui pour avancer seule. Il est un peu son aide respiratoire. Eddy est cet ami qui sait regarder et voir. Il sait entendre et écouter. Certaines fois, on a juste besoin de ça.



Le mal de mère, Rawia Arroum, éditions Scrineo, dès 14 ans, 17,90 €, 376 pages


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